La pose longue… Un vaste sujet et une pratique que je voulais découvrir. C’est maintenant chose faite grâce aux filtres ND de K&F Concept.
K&F Concept nous a proposé de tester certains de leurs produits. J’ai naturellement choisi des filtres pour poses longues. Bien que noté « digital » dessus, rien de vous empêche de les utiliser avec votre matériel argentique. J’ai donc testé des filtres ND (pour Neutral Density, Densité neutre) qui diminuent la lumière reçue par le capteur ou le film sans modifier les couleurs. A coté du sigle ND, se trouve la valeur du filtre, la quantité de lumière transmisse. Ainsi un filtre ND2 transmet 1/2 de la lumière, un ND4, 1/4 de la lumière et ainsi de suite.
Ils ont deux types de filtres ND : ceux à valeurs fixes ou à valeurs variables. J’ai eu la chance de tester les deux : un pack de trois filtres (ND2, ND4, ND8) et un filtre variable (de ND2 à ND400). A leur arrivée, j’ai été surprise : ils sont tout fins. Ils sont également légers (différents de ce que j’ai pu trouver en brocante).
Ils sont arrivés chacun dans un étui (pochette tissu pour le pack ou boite plastique pour le variable) et avec un petit tissu microfibre, pour nettoyer votre objectif. Finitions tout à fait correctes. Après quelques heures de test, j’ai trouvé qu’ils étaient plutôt résistants : pas de rayures notables.
Pour les tests en argentique effectués à l’aide de la pellicule Adox CMS 20 II PRO, j’ai utilisé l’ensemble des trois filtres ND pour obtenir un filtre ND composite de valeur 16. J’ai fait ce choix car je voulais un temps de pose le plus long possible. Malheureusement, cela à ajouter de la longueur à l’objectif ce qui a créé un fort vignetage sur les images.
Les tests du filtre variable sur capteur numérique sont vraiment concluants. Je n’ai pas pu tester ce filtre sur film argentique car j’avais besoin de connaitre exactement la valeur du filtre pour le calcul de mon temps de pose.
Ainsi, si vous souhaitez débuter la pose longue, pensez à ces filtres !
jean michel
Super !!! Toutefois j’aurais bien aimé un pti exemple photo en prenant en compte la loi de réciprocité ? un pti « tuto » pour faire valeur d’exemple et voir la technique car en argentique…
Anaïs Carvalho
Ces photos ont pris en compte la loi de réciprocité. Le tuto est dans les tuyaux =)
Lorenzato
Bonjour,
Vous partez d’un film de 20 ASA (CMS 20 II) à très fort contraste vous empêchant toute prise en plein soleil (même avec le révélateur dédié), dont l’effet Schwarzschild est non négligeable (+ 0,5 à 1 s, + 1 à 10 s, voire bien plus) et vous avez encore besoin d’un filtre neutre pour pose longue ?
À ciel couvert mais lumineux (IL 6), pour 20 ASA, à f22, correction de non réciprocité à + 1, votre temps est de 15 s ; insuffisant ?
Si, en noir & blanc, vous ajoutez un filtre jaune ou orange, vous perdez encore entre 1 et 1,5 point. Est-ce donc vraiment nécessaire d’avoir recourt à un filtre neutre ?
Bien amicalement,
L.
Manu
Hello,
La pose longue n’est pas absolument synonyme de filtres. C’est plutôt la pose longue dans des conditions de forte luminosité qui l’impose.
Ceci dit, ces filtres sont vraiment appréciables pour créer des effets de mousse sur l’eau, faire disparaitre les gens dans les endroits fréquentés comme la pyramide du Louvre par exemple.
Ton château qui a servi de sujet ressemble à s’y méprendre à un site d’exploration urbaine 😉
Anaïs Carvalho
Oh il faudra que l’on compare nos spots =)
L. Lorenzato
Bonjour,
À Jean-Michel : une abaque pour l’effet Schwarzschild* est difficile à envisager, tous les films réagissent différemment et surtout les fabricants donnent soit des valeurs en diaphragme, soit en temps de pose et/ou en temps de développement modifiés… et si vous augmentez le temps, l’effet augmente encore…
* La « loi de réciprocité » est ce que le photographe exécute en jouant sur le trio sensibilité-vitesse-diaphragme ; lorsque cette loi est bafouée (lors de temps de pose très courts ou temps de pose longs, il s’agit de la « non-réciprocité », c’est-à-dire l’effet Schwarzschild.
À Manu : bien d’accord avec vous. J’invoquais cependant l’utilisation d’un film à haut contraste comme la CMS 20 II qui interdit tout éclairage violent à ombre portée dense, notamment lors d’un beau soleil d’été.
Il est vrai aussi que je faisais allusion à des formats plus grands, utilisant des focales plus longues et donc, des diaphragmes plus élevés.
Amicalement,
L.
Goyeau
Bonjour,
Pour mieux comprendre les filtres ND, je pense qu’il faudrait expliquer les lettres N et D et à quoi correspondent les valeurs indiquées sur les filtres.
A bientôt.
Fred.
Anaïs Carvalho
Merci pour cette remarque. J’édite de suite =)
Lorenzato
Bonjour Goyau,
En ce qui concerne les lettres « ND », Anaïs précise « ND pour Neutral Density, Densité neutre » et ajoute qu’ils « diminuent la lumière reçue par le capteur ou le film sans modifier les couleurs. »
Pour les numéros affichés sur la bague extérieure, cela correspond au coefficient d’exposition (x…), ainsi nous aurons :
x 1 = 0 point
x 1,5 = – 0,6 point (ou moins 6/10ième de diaphragme)
ND2 >>> x 2 = – 1 point (ou moins 1 diaphragme ou une vitesse inférieure, etc.)
x 2,5 = – 1,3 point
x 3 = – 1,6 point
ND4 >>> x 4 = – 2 points
ND8 >>> x 8 = – 3 points
ND16 >>> x 16 = – 4 points
ND32 >>> x 32 = – 5 points
ND64 >>> x 64 = – 6 points
ND100 >>> x 100 = – 6,7 points
ND128 >>> x 128 = – 7 points
ND256 >>> x 256 = – 8 points
Ce sont les corrections que tous bons fabricants de filtres indiquent sur ses produits (quelquefois même, intelligemment ils donnent le coefficient ET la valeur du diaphragme). Cela correspond également aux valeurs à soustraire lors de proxi ou macro photographie lorsque qu’un posemètre n’est pas intégré à l’appareil de photographie (la formule consacrée est : le carré du tirage divisé par le carré de la focale donnent ce coefficient).
Voici ici livrées des informations simples et communes ; pour plus de détails, il conviendra d’ouvrir un ouvrage technique approprié.
Bonnes prise de vues,
L.