Après avoir passé en revue un certain nombre de points comme la recherche d’appareils, les pellicules et un listing des appareils facilement trouvables, il est désormais grand temps de consacrer aux rangements des négatifs.
La traditionnelle boîte à chaussures tiendra un certain temps mais au bout d’un moment, vous aurez à cœur d’avoir un beau rangement indexé, notamment lorsque vous vous mettrez au tirage. Dans cet article, nous n’allons pas prétendre vous expliquer LA « meilleure » solution pour ranger et classifier ses négatifs. Nous allons simplement vous donner quelques pistes afin de ne rien perdre.
Les outils nécessaires
- un marqueur fin
- votre stylo préféré
- un classeur spécial négatif
- des feuilles de rangement négatif 135 et 120 (ou tout autre format)
- des gants en coton
Ce qui existe sur le marché
Plutôt pratique, il existe que peu de produits disponibles. Nous n’aborderons pas ici le classement des photos instantanées que nous présenterons plus tard.
Au niveau des classeurs :
- Classeur Panodia : d’une taille assez classique (24×30), de couleur noire avec 4 anneaux rectangulaires permettant de relier les feuilles de rangement. Son prix est aux alentours de 10/15 euros. Il peut contenir environ 60 feuilles de rangement.
- Classeur « scolaire » : moins cher et moins classe que le Panodia. Certains modèles font très bien l’affaire (ceux qui sont très larges et couvrent les feuilles de rangement) et en plus, il y a plein de coloris différents.
Les feuilles de rangement :
- Feuilles Panodia (opaques) en format 135 ou 120 : appelées également pochette crystal, elles permettent de ranger sept bandes de six négatifs 24×26 ou quatre bandes d’une à trois vues en 120 (cela dépend de la taille de vos images moyen-format). Elles sont vendues par paquet de 25, 50 ou 100. Le papier crystal (pergamine) est garanti « traitement sans-acide ».
- Feuilles Panodia (transparents) en format 135 ou 120 : elles sont donc transparentes et sont généralement utilisées pour faire des planches contacts. Elles sont en PVC.
- Feuilles Panodia 4×5 (transparent) : 4×5, ou plutôt 10×15. Elles sont en PVC.
- Pochettes Serc non perforées (opaque) : il en existe de toutes tailles, y compris pour les plans films.
Je viens de citer la marque Panodia car il s’agit de la plus répandue. Suivant les revendeurs, le tarif des feuilles 135/120 est très variable. Faites attention et renseignez-vous bien avant d’acheter.
Par ailleurs, il existe d’autres marques comme Svar, Stouls, Serc et Atlantis qui ont des présentations légèrement différentes. Les classeurs sont livrés avec une petite feuille permettant d’indexer les feuilles.
Il se peut aussi que vous puissiez récupérer des feuilles de classeurs qui ne sont plus actuellement fabriquées. C’est par exemple le cas de ce type de feuilles qui ne permet pas d’être rangé dans un classeur standard et qui a la particularité d’avoir une découpage des négatifs 135 par bande de 4 images.
Classement des négatifs
Prenons l’exemple d’une personne qui pratique la photo argentique régulièrement mais qui ne se fixe pas de sujets précis. Elle peut tout aussi faire du portrait, de l’architecture/paysage, de la photographie animalière ou autre. Ce qui est, en gros, mon cas. 😉
J’utilise des appareils, pellicules et révélateurs différents. Le classement n’est de surcroît pas toujours évident. Ce système est basé à la fois sur sa mémoire, sur les dates et sur un poil d’organisation.
Systématiquement, on peut retrouver les informations suivantes sur les pochettes :
- l’appareil photo utilisé
- le révélateur utilisé
- la marque de la pellicule
- la valeur ISO
- la date complète ou l’année et le mois dans le pire des cas
Sur les pellicules, soit j’écris dessus au marqueur, soit je découpe un bout de carton de l’emballage où j’écris les informations dessus rapidement avant de tout remettre dans la boîte plastique. Ce carton peut bien entendu se perdre au moment du développement, donc je le place également sur la pince lorsque le film sèche.
Pour des raisons pratiques et économiques, je ne développe plus tout de suite. Je développe en fonction de la sensibilité, la marque du film, du sujet, etc. bref des conditions de prises de vues. J’attends donc d’avoir un certain nombre de films à développer avant d’aller en labo. Dans le labo, se trouvent deux boîtes afin de différencier les pellicules exposées et le stock de pellicules vierges.
Le classement des négatifs est assez personnel puisqu’il reflète votre pratique de la photo argentique. Par exemple, un photographe ne faisant essentiellement que du portrait, classera plus facilement par date et par modèle ou bien par série et par technique (low-key, studio, extérieur, …).
Auparavant, je classais tout par date seulement mais avec le temps, j’ai opté pour un rangement plus ordonné. Chaque pellicule a un identifiant unique de type « 00004 ». Certes cela me limite à 99999 pellicules mais je doute sur le fait d’avoir autant de pellicules développées un jour. D’autant plus que toutes les informations relatives à chaque pellicule sont référencées dans un tableau avec tous les mots-clés dont j’ai besoin pour retrouver très facilement ce que je souhaite.
Voici un exemple :
ID | Date | Appareil | Pellicule | Type | Format | ISO | Révélateur | Mots-Clés |
00001 | 2005-08-12 | Olympus OM-2 | Fomapan 400 | Noir et Blanc | 135 | 400 | LC 29 1+19 | Vacances en Normandie |
00002 | 2013-12-04 | Minolta X-500 | Trix 400 | Noir et Blanc | 135 | 3200 | Rodinal | Concert à la Boule Noire |
00003 | 2015-02-14 | Appareil jetable | HP5 | Noir et Blanc | 135 | 800 | LC 29 1+19 | Séance Nu avec Tata Ginette dans la marre gelée |
Le principal intérêt à tout cela est que cela me permet de faire des statistiques, de suivre ma consommation de pellicules et donc d’anticiper les achats. Je pourrais aller encore un peu plus loin en comptant le nombre de photos sur les pellicules car suivant les appareils, le nombre de vues n’est pas égale mais cela va beaucoup trop loin. Par ailleurs, cette version du tableau est assez allégée car normalement, j’ajouter le type de photos (concert, portrait, nu, mariage, perso, vacances, etc.).
L’indexation peut paraître long et fastidieux mais en réalité ne prend que peu de temps. Et puis, nous avons une bonne heure de séchage de films et une bonne heure de scan. Il faut bien s’occuper 😉
Et le tirage dans tout ça ?
J’aimerais vous dire que je tire tous mes négatifs en 10×15 mais hélas non. A peine 1% et encore. Le manque de temps et surtout le manque de jolies photos sont les principales raisons. Je considère le tirage comme les prémices d’un accrochage d’exposition. Un tirage de lecture me suffit amplement pour l’instant et peut-être que pour les tirages d’exposition, je passerai par un professionnel. La conservation des tirages de lecture peut se faire dans une boite en carton assez large sans être accessible facilement. Chaque tirage peut être accompagné de sa pochette en crystal (suivant les dimensions). Une paire de gant en coton sera parfaite pour manipuler les tirages.
Afin de les retrouver assez facilement, je possède une boite de la dimension de mes tirages. Chaque tirage est protégé individuellement. Chaque boîte représente un thème ou une série.
Et le scan dans tout ça ?
Tous les films sont scannés. Tous les négatifs rendus numériques sont dépoussiérés, recadrés, réalignés.
Le scan possède les caractéristiques suivantes :
- adaptation rapide à sa chaîne de production numérique
- partage simplifié sur son site internet ou réseaux sociaux
- archivage numérique (nous ne sommes pas à l’abri de produits périmés ou mal utilisés détériorant les films dans le temps)
Scan direct du négatif ou scan du tirage papier ?
Petit débat de geek mais quoi qu’il arrive, passer de l’analogique au numérique représente une perte qualitative de l’image. Le scanner a tendance à mettre en avant très facilement les défauts du film et les poussières environnantes. Scanner un tirage permet notamment d’essayer de conserver toutes les qualités du papier (baryté ou RC), de sa finesse de grain ou tout simplement de sa palette de gris et de noir et blanc.
Le classement des fichiers numériques est exactement le même que pour les négatifs. Le répertoire contenant les fichiers est nommé avec un ID, une date, le type de photo, appareil et pellicule.
Pas de planche contact ?
Le temps commence à manquer pour faire une planche contact. Et pourtant, il s’agit d’une méthode hyper efficace car visuellement, nous avons toutes les informations rapidement.
Alexis a publié un article très intéressant sur la création d’une planche contact contemporaine. L’idée est tout simplement d’utiliser l’une des fonctionnalités de Lightroom et ensuite d’imprimer le résultat dans un livre numérique. Le livre est consultable n’importe, sans obligation d’être dans son labo ou sur son écran. C’est une alternative très intéressante. Petit rappel, nous parlons ici de classement et non de beauté esthétique. Bien entendu, cela reste très personnel comme approche. Pour ma part, cela va me permettre de consulter lorsque je le souhaite, la totalité de mes planches contacts en une fois. Et puis un livre c’est chouette !
Conclusion
Cet article a simplement le but de vous montrer une méthode de classement possible mais surtout de vous exposer ce qui existe sur le marché comme matériel. Vous avez pu remarquer que les offres ne courent pas les rues et qu’on en revient assez finalement à des classeurs plus les feuilles crystal.
En aucun cas, il ne s’agit de « LA » méthode ultime mais cela peut vous donner des idées.
Je n’ai pas parlé du classement de mes fichiers numériques, ayant une pratique mixte. Je ne mélange pas les fichiers numériques et les fichiers scannés. Ils sont dans deux répertoires différents.
Le rangement est personnel, il ne tient qu’à vous de trouver votre propre logique et votre propre classement afin de bien vous y retrouver.
Et vous ? Comment classez-vous vos négatifs ?
Gary
Je ne utilise qu’un seul type de pellicule, et un seul appareil/objectif; le classement de mes négatifs (que je ne développe pas moi-même d’ailleurs) fait donc référence à la planche contact quand celle-ci existe, comme je couvre une gamme très aléatoire de sujets, quelques indications des lieus/sujets qui servent de ‘pense bête’ pour que je me trouve. Scanner systématiquement l’ensemble des négatifs me semble être très chronophage, mais je vais commencer à scanner quelques tirages; vous recommander quoi comme définition 300dpi ou plus?
merci pour l’article!
Yann
Bonjour,
Très intéressant article. Je suis en train de scanner d’ancien négatif, aussi je suis à la recherche d’un système de nommage des fichiers informatique afin de retrouver facilement les négatifs après et vice-versa. Avez-vous quelques exemples? Même question concernant la feuille d’index au début du classeur.
D’avance merci.
Anaïs Carvalho
Bonjour,
Personnellement, c’est « pellicule_revelateur_numéro de vue ». Pour l’index, j’en ai pas encore…
Oliver
Article intéressant! Je me retrouve bien dans ce procédé d\’archivage. En ce qui me concerne, j\’inscris sur la feuille index le numéro d\’ordre, la date, l\’appareil et le(s) lieu(x).
Comme j\’alterne entre le 35mm, le moyen format et le grand format, j\’achète plusieurs type de pochette crystal. La planche contact réalisée, je l\’insère dans le classeur juste devant la pochette, comme ça d\’un coup d\’oeil je vois ce qu\’il y a dans la pochette.
Par contre, je scanne que très rarement, quitte à faire de l\’analogique….
Isabelle
Bonjour ; moi je fais des diapositives et je profite de la retraite pour me lancer dans le classement de mes diapo et leur scan pour pouvoir éditer moi même. Sachant que je fais aussi du numérique depuis la disparition des Provia 400. Sur un même voyage je peux donc avoir du numérique et de l’argentique et des diapo scannées. J’ai fini par me créer un fichier dans lequel j’ai l’année, le nom du voyage, et une ligne par appareils utilisés (argentique et/ou numérique). Sur la ligne argentique je mets si c’est des négatifs (mes débuts) ou des diapositives (depuis 30 ans) et pour les diapositives j’ai repéré le type de boite (diaclass, paniers, slimatic) et l’emplacement physique de de chaque boite. J’ai une colonne dans lequel je précise si j’ai scanné (ou si scan à faire). Quand j’ai fini de trier mes diapo, je les numérotes en partant de 1 et si je scanne je reprends le nom du voyage l’année et le numéro de la diapo pour pouvoir retrouver facilement dans la boite la diapo. J’utilise LR pour mon catalogue et je fais bien attention si je renomme les diapo scannées à ne pas changer le n° d’index. Dans LR je fais ensuite une collection sur un voyage dans laquelle j’ai ma base scannée et ma base numérique si j’ai fait les deux. Je n’ai pas de risque de double numérotation car je scanne en TIF et photographie en JPEG. Enfin j’ai des diapo que j’ai classé par thème car prises au fil de l’eau le week-end… Par contre je ne trouve plus de boites Slimatic qui étaient bien pratique pour mettre les diapo d’un week-end et qui se range dans un trou de souris. Si jamais vous saviez où en trouver je suis preneuse
GABRIELE
Bonjour,
1)
j’envisage de numériser mes photographies à partir de mes négatifs (environ 1500 négatifs 24×36).
Bon nombre de mes négatifs proviennent de la firme FOTOLABO CLUB dissoute au début des années 2000.
Je voudrais savoir quelle était la marque de pellicule photo employée par cette enseigne ?
il n’y a aucune marque indiquée sur les négatifs.
2)
Le scanner Epson V550 me semble être un bon compromis en regard du nombre de scans.
Qu’en pensez-vous ?
Merci par avance pour vos lumières.
Garcia
J’aligne les pellicules sur des fils à linge dans mon labo. Je sais, c’est mal…