Ce mois-ci nous avons décidé de franchir l’Atlantique afin de rencontrer le photographe Julian Martin.
Salut Julian ! Qui es-tu ?
Salut ! Je suis photographe et cinéaste américain et je vis à Encinitas en Californie.
Pourquoi avoir choisi l’argentique comme moyen d’expression ?
Tout simplement parce que l’argentique est un médium fantastique ! J’aime sa manière de retranscrire la couleur et la lumière, le rendu est vraiment particulier. En plus, c’est tellement jouissif d’utiliser différents appareils, surtout que le prix du marché est vraiment bas.
Comment construis-tu tes images ? Qu’est-ce qui te plaît dans le portrait ?
J’aime beaucoup les images candides. Un peu comme si je n’étais pas présent durant la séance. Je suis vraiment à l’affût de l’image qui capture la vraie personnalité de la personne, c’est ce qui m’attire le plus.
Quelle est ta source d’inspiration ? Qu’est-ce que tu aimes faire en dehors de la photographie ?
Le fait de vivre à Encinitas est déjà une énorme bulle d’inspiration. Je suis à deux pas de la plage, du coup, je passe énormément de temps là-bas. Le surf a toujours été une force motrice et d’inspiration pour moi. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle j’ai commencé la photographie.
Comment intègres-tu ton inspiration dans ton travail ? J’ai lu dans une entrevue que tu aimais le style de Purienne, Vauthier, etc. Est-ce que tu agis par imitation ou absorption vis-à-vis de leur travail ?
En fait, j’essaie de me nourrir de leur style un maximum. Ce qui me plaît chez eux, c’est qu’ils possèdent une consistance au niveau des images. Comment dire, il y a cette nonchalance qui s’exprime dans leurs photographies, ce sont à chaque fois des cristallisations de moments bruts. J’adore vraiment ça !
Dans ton métier de photographe, comment convaincs-tu tes clients de travailler en argentique ?
Alors, en ce moment j’ai quelques projets en cours que je dois traiter en numérique. Malgré tout, j’essaie toujours d’inclure le plus possible l’argentique à travers le projet et les coulisses. Je dois avouer avoir beaucoup de chance, car mes clients sont assez ouverts et acceptent de couvrir mes dépenses en pellicules. Je pense qu’actuellement de plus en plus de gens apprécient le rendu de l’argentique et l’incorporent plus facilement dans le budget.
Pourrais-tu nous parler de ton processus créatif ?
Je m’efforce de ne pas trop réfléchir à vrai dire, ma démarche est basée sur le ressenti. J’apprécie davantage le coté naturel que technique. En fait si tu regardes bien, toutes mes images sont exclusivement construites avec de la lumière naturelle, je veux impérativement garder une ambiance la plus naturelle possible.
Quels sont tes pellicules favorites et vers quel rendu aimes-tu aboutir ?
Pour la couleur, je suis amoureux de la série Kodak Portra (160, 400, 800). Si je photographie en noir et blanc, j’utilise la Ilford HP5 +. Pour le développement je passe par un laboratoire local. Pour la confidence, j’ai l’habitude de sous-exposer ma pellicule couleur. Avec cette technique, on obtient de meilleures couleurs et sensiblement moins de grain.
Quels sont tes projets à venir ?
Pour les prochaines années, j’aimerais me concentrer davantage sur les voyages et photographier de nouveaux cadres. Le temps est à l’aventure !
Un conseil pour les néophytes de l’argentique ?
Profitez pleinement de l’instant ! Jetez-vous corps et âme dans ce que vous faites, vos résultats en seront meilleurs. Une des raisons pour laquelle j’adore l’argentique, c’est qu’il a cette capacité à vous faire revivre ces moments. On vit l’instant, on oublie, on développe et on redécouvre. C’est magique…