Ah Louis Daguerre !
En plus, d’avoir donné son nom à une rue de Paris qui vaut le détour, il a été accusé de tuer la peinture ! (Ah ces peintres d’antan…presqu’aussi râleurs que les photographes d’aujourd’hui !)
En effet, après s’être essayé à la peinture et aux décors de théatre, ce touche à tout, se rapproche de Nicéphore Niépce et commence à jouer avec l’iode, l’argent, et les vapeurs de mercure (don’t try this at home !). Il fut le premier (1837) à inventer un procédé qui permet de fixer définitivement une image photographiée.
Le Daguerréotype, comment ça marche ?
Petit disclamer : Le Daguerréotype est un procédé ancien. A l’époque les inventeurs étaient des savants fous ! La plupart des produits utilisés sont très toxiques, y compris à l’inhalation. La liste ci-dessous n’est qu’une présentation du procédé, si vous voulez vous lancer, documentez vous plus sur le sujet, notamment sur les conditions de sécurité ! (En gros, ce n’est pas de notre faute si vos dents tombent !)
- La première étape consiste à créer le support. Il s’agit d’enduire une plaque de cuivre avec de l’argent, puis de la polir comme un miroir.
- Ensuite, il faut sensibiliser la plaque (la rendre sensible à la lumière) afin qu’elle puisse enregistrer l’image. Pour cela, dans le noir ou en lumière inactinique, le daguerréotypiste va exposer la plaque a des vapeurs d’iodes (Faites attention !!) qui vont transformer l’argent de la plaque en Iodure d’Argent (AgI). On suit toujours ?
- La plaque sensible est ensuite placée dans un chassis puis dans une chambre (fabriquée à l’époque par les ateliers Giroux).
- La photo est prise (le plus simple !). Les temps d’expositions varient énormément, mais en plein soleils, ils tournent autour de 2 minutes à f/5.6. Il faut garder en tête que le Daguerréotype ne réagit qu’à la lumière bleue et U.V. ce qui lui confère sont rendu particulier et rend la mesure de lumière très difficile.
- La photo est ensuite développée dans des vapeurs de mercure. C’est aussi très toxique ! Si vous commencez à baver, a avoir du mal à coordonner vos gestes, et à perdre la vue, allez voir un medecin !!!
- Pour finir, l’image est fixée de manière traditionnelle afin de stabiliser l’image dans le temps.
- L’image était souvent colorisée à la main pour rajotuer un peu de rouge aux joues par exemple.
Voici une petite vidéo (en japonais malheureusement, mais elle illustre le process de A à Z) :
Place dans l’histoire
Suite à la découverte de Louis Daguerre, le gouvernement français a pris conscience de l’importance qu’allait revêtir la photographie. Ils ont donc racheté le brevet à Daguerre afin d’en faire « don au monde » le 19 août 1839. Le Daguerréotype connu alors un succès fulgurant, particulièrement aux Etats-Unis, se propageant aussi vite que le permettait les chemins de fer et les bateaux.
Mais le succès du Daguerréotype fût aussi rapide que court. Le procédé est en effet compliqué, fourni un original unique qu’on ne peut reproduire, et malgré la qualité de l’image coûte relativement cher.
Il est vite supplanté par le Calotype et les différentes variantes de Collodion humide (ambrotype, ferrotype,…) qui sont plus simples, moins coûteuses et permettent de faire des négatifs transparents qui peuvent être reproduits à l’infini.
Vincent Roblin
Bonjour, merci pour cette rétrospective intéressante de l’histoire du daguerréotype.
Si vous désirez en apprendre plus sur Louis Daguerre, sa vie et son oeuvre, le nouveau site internet du musée Adrien Mentienne, à Bry-sur-Marne (lieu où l’artiste passa les dernières années de sa vie), présente de manière interactive ses collections uniques en lien avec Daguerre !
Vous pourrez retrouver ce site à l’adresse suivante: museedebry.fr
Le Musée Adrien Mentienne