Il y a quelques temps, je vous avais présenté la biographie de Sebastião Salgado, « De ma terre à la Terre« . Vous l’aviez senti, j’étais quelque peu déçue par le survol de la vie de ce photographe que j’adore. Alors, quand quelques mois après, est sortie une autre bio de Salgado, cette fois sous forme d’un film, j’y suis allée à reculons. Mais surprise, j’ai adoré !Dans le Sel de la Terre, la vie et l’œuvre de Sebastião Salgado sont racontées par son fils, Juliano Ribeiro Salgado, et un cinéaste allemand grand amateur de photographie, Wim Wenders. Ces regards extérieurs permettent de mettre en abyme le regard du photographe et font ressortir les sentiments dégagés par ses clichés. Car après tout la photographie est un art visuel et rien ne vaut une autre représentation visuelle, comme la vidéo, pour montrer, raconter un cliché, son histoire et son auteur.
Ce film est simple et efficace. Il retrace la vie de Salgado au travers de son œuvre. Ces clichés y ont une place prépondérantes. Il est intéressant de voir cet artiste nous raconter l’histoire de chaque travail, de chaque cliché. Pourquoi il a choisit ce sujet. Comment il a travaillé en amont de la prise de vue avec sa femme. Son ressenti sur les lieux des clichés. Sa vie de photographe « itinérant ». Son retour auprès de sa famille, avec une vision du monde modifié. Il est également très intéressant d’avoir le regard de son fils sur ce père très souvent absent pour cause de reportage.
Comme dans le livre, ce film se termine par la genèse du projet « Genesis ». Mais à la différence du livre, cela ne m’a pas dérangé car il reste dans la continuité de l’œuvre de Salgado. Cela m’a permis de mieux comprendre les réelles motivations de ce photographe de renom.
En résumé, je vous conseille grandement ce film. D’abord car il retrace l’ensemble de l’œuvre de Salgado. Et ensuite car, à mon sens, il est moins superficiel que le livre.
Attention, Salgado a traité de nombreux sujets durs durant sa carrière. Ses clichés faisant partie intégrante du film, certaines images peuvent heurter la sensibilité de certains spectateurs.