Étant de fidèles lecteurs de Japan Camera Hunter, nous avons décidé de vous proposer une rubrique « Dans Ton Sac ! », une sorte de version française de la rubrique In Your Bag afin que nos auditeurs puissent s’exprimer librement sur leur matériel, leur manière de travailler, etc.
Aujourd’hui, nous accueillons Grégoire Brossard.
« Hello folks ! Je m’appelle Greg et je vous propose mon sac photo pour mon prochain voyage au Maroc.
Il comprend :
- un Hasselblad 501CM + trois objectifs 80 mm, 60 mm et 50 mm
- quatre dos A12
- cinq boîtes de Fujifilm Provia 100F en 120
- un film Fujifilm Provia 400X – qui n’est plus fabriqué – en 120 que je pousse à 800 ISO
- deux boîtes de Kodak Tmax 400 en 120
- un Leica M2 + un objectif 35mm f3.5
- une Précisia CT en plus de celle déjà dans le boitier (je fais peu de 135)
- une cellule Sekonic L-308s
- un Moleskine pour prendre des notes
- quelques accessoires dont un trépied 144B Manfrotto
Tout ce barda rentre dans mon Tamrac.
Je suis passionné par le milieu ferroviaire, c’est même celui là qui m’a amené à la photo. De compact en reflex numérique d’abord, mon basculement vers la photo argentique a eu lieu il y a deux grosses années quand j’ai mis de la Provia 100F dans mon Rolleiflex*. Une révélation. J’aime les couleurs et le piqué exceptionnel de ce film. Le ‘Blad est arrivé il y a un an, financé avec la revente de tout mon matériel numérique auquel je ne touchais plus du tout.
Le Leica et l’Hasselblad sont, chacun dans leur genre de bons appareils de voyage. Le premier par sa légèreté et sa discrétion, il permet d’être rapide. Le second est un appareil réputé pour sa lourdeur, son encombrement, pour être un appareil photo de studio ou de paysages sur trépied. A mon sens, l’Hasselblad se révèle pourtant diablement efficace, même à main levée, lorsqu’on est habitué à son ergonomie. Ses dos interchangeables permettent d’être à l’aise en toute situation. J’utilise la Provia 100 de 100 à 400 ISO et je profite des quelques Provia 400 que j’ai pour les pousser et aller plus loin en diapo. La couleur me sert avant tout au ferroviaire là où le N&B me sert plus à la photo de rue et au portrait quand il y a lieu. Dans les faits, la Precisia CT servira surtout à la photo de rue.
La photographie ferroviaire est un curieux mélange entre photo artistique et documentaire. On pourrait la classer dans le style du “photoreportage”. Dans cet état d’esprit, je la pratique avec une attention particulière sur la propreté du cadrage et la justesse du rendu colorimétrique (bien qu’il me reste encore beaucoup à faire). La forme la plus répandue de photo de trains, appelée “wedgie” par les anglophones, présente un convoi photographié “en ligne” s’insérant dans un décors. Je m’efforce d’al30ler plus loin que cette seule démarche en essayant de prêter une plus grande attention à la lumière, à la mise en valeur du train, de travailler sur l’ensemble de l’environnement ferroviaire et surtout d’inclure dans mes photos une dimension humaine grâce aux milliers de voyageurs et d’agents que je croise entre les gares et les dépôts.
Je voyage autant que possible dans les pays qui me fascinent et me permettent de voir des trains bien différents de ceux dont j’ai l’habitude dans l’hexagone. La “To Do List” est immense… Voici quelques photos, glanées entre Californie, Thaïlande et France. J’ai volontairement fait le choix de ne présenter que du ferroviaire et de mettre de côté les quelques photos de rue ou d’architecture qui n’ont, à mon sens, pas l’intérêt ou la qualité suffisante pour être présentées.
Je me suis récemment créé un site internet pour y exposer des séries de photos. Ca sent encore la peinture fraîche, il s’agit de www.gregontracks.com.
*Le Rolleiflex, un peu rincé et dans le cas présent redondant avec le Blad, ne fera pas partie de ce voyage. Il y en aura d’autres !
Le train estival “Tire-Bouchon” rentre sur Auray après avoir desservi la presqu’île de Quiberon. Il circule à travers l’Isthme de Penthièvre sur lequel les vagues de l’atlantique déferlent. Au premier plan, le stand de location de surf parait bien vide en milieu d’après-midi : tout le monde est sur l’eau. Cette photo est typique de ma démarche actuelle ; le train apparaît presque au second plan tant il s’insère dans un décor plus vaste avec une contextualisation forte.
L’un des célèbres tram de la ligne 28 de Lisbonne est venu se perdre sur la ligne 12, moins connue mais tout aussi intéressante. Le tramway de Lisbonne détient le record mondial de rampe gravie par adhérence par un véhicule ferroviaire (seulement roue en fer sur rail en fer) et ce petit “Electrico” arrive en haut d’une rampe de 13.5% en plein coeur de l’Alfama.
Un train de banlieue arrive en gare St Lazare lors d’une belle soirée d’été. Il s’agissait de la première bobine de Provia 400 que je faisais, exposée à sensibilité nominale pour m’assurer de sa conformité colorimétrique.
Le sol calcaire du bassin de Victorville en Californie fut propice à la construction d’immenses cimenteries. Au nord de la ville, l’une d’entre elle s’élève avec son lot de silos et d’installations blanchies par les années d’extraction. J’ai toujours beaucoup aimé les environnements industriels, quand en plus ils sont également ferroviaires et que je peux avoir un si joli contraste entre des installations typées et un ciel d’azur, je suis ravi.
Une jeune écolière attends le retour d’une de ses amies sur le marchepied d’une voiture de voyageur en gare de Bangkok. Il est rare que je puisse prendre le temps mesurer la lumière et de cadrer proprement ce genre de scène furtive. Le train allait vers Chiang-Mai. Le voyage ne fait que commencer… »
Merci Grégoire ! Vous pouvez retrouver son travail sur son site.
Si vous aussi, vous souhaitez participer à notre rubrique « Dans Ton Sac ! », vous savez ce qu’il vous reste à faire :
- Prendre une jolie photo de votre sac,
- Préparer une petite description de ce dernier,
- Nous envoyer le tout via le formulaire de contact présent sur le site !
Travail du bois
Les photos sont magnifiques…en passant, vous êtes très talentueux.Bravo!